La connaissance de la vérité libèrera l'Afrique.

«Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.» 

Ce n’est pas la vérité en elle-même qui libère, mais sa pleine compréhension. C’est pourquoi il est pernicieux d’affirmer à un Africain que les Blancs lui auraient « volé » ses terres et ses richesses.  

La réalité objective est que l’Afrique est exploitée parce qu’elle a été conquise. En revanche, qualifier les Blancs de « voleurs » relève d’une négation de cette vérité. Ils ne sont pas venus en Afrique comme des larrons nocturnes, dérobant terres et ressources pendant le sommeil de nos ancêtres, pour que ceux-ci se réveillent dépossédés. C’est précisément cet asservissement intellectuel que subissent les Africains lorsqu’on les enferme dans cette représentation des colonisateurs comme de simples « voleurs ». Une telle rhétorique, en alimentant leur ressentiment et leur colère, les maintient dans l’aveuglement et les détourne d’une réflexion plus lucide.  

Prétendre que les Blancs ont « volé » nos terres, c’est refuser d’admettre la vérité, et par là même, refuser notre propre libération. Nous demeurons ainsi esclaves de ces prétendus «voleurs » de terres et de ressources.  

En réalité, l’Afrique a été vaincue et assujettie par des conquérants, dont le butin de guerre – comme dans toute conquête – fut le territoire et les richesses des vaincus. Certains persistent à rejeter cette évidence, malgré les faits qui la confirment : le platine sud-africain est exporté par des multinationales qui versent des impôts à l’État, tout comme le coltan et le cobalt congolais. Où sont donc ces « voleurs » ? Puisqu’on les connaît, que la justice les poursuive.  

La plupart de ceux qui se proclament "combattants de la liberté" pour l’Afrique, en accusant les Blancs d’avoir « volé » terres et ressources, ne font qu’attiser la haine raciale. Enflammés par la colère, ils ne sont pas libres eux-mêmes et contaminent les esprits par leur fiel. Or, un esprit empoisonné par les passions ne saurait libérer quiconque : il ne fait qu’entraver la pensée critique. En privant leurs partisans de la connaissance de la vérité, ces démagogues les réduisent à l’état de sujets. Ainsi, après la colonisation blanche, nous assistons à une colonisation noire, où des frères asservissent leurs propres frères sous couvert de les « libérer ».  

Le Zimbabwe en est l’illustration parfaite : Mugabe a repris les terres aux « voleurs » blancs, mais les Zimbabweens tombèrent sous son joug, traités en serviteurs, soumis à son arbitraire, où toute contestation était punie. Telle est la logique des révolutions africaines : il faut vénérer le « père révolutionnaire », mourir de faim en silence, tandis que lui et les siens règnent en monarques.  

Voilà le résultat de cette accusation de « vol » : elle ne sert qu’à fabriquer des partisans haineux, destinés à devenir non les sujets des colons blancs, mais ceux du nouveau «libérateur ».  

Déclarer que les Blancs ont « volé » vos terres plutôt que de les avoir conquises relève d’une stratégie délibérée. Soit elle vise à étouffer toute velléité de révolte contre le pouvoir en place, soit elle trahit l’ignorance d’un leader qui, en excitant la haine, musèle la pensée pour mieux régner. Dans les deux cas, le résultat est identique : le peuple, ignorant la vérité de la conquête, reste asservi. Les véritables « voleurs » sont ses dirigeants actuels, noirs comme lui, qu’il a élus pour son bien-être, mais qui l’enfoncent dans la misère.  

La haine est un poison, surtout pour les opprimés, car elle n’engendre que fureur et bassesse. Une fois implantée dans le cœur, elle pousse à l’action – révolte, prise du pouvoir – mais, une fois victorieuse, elle dégénère en tyrannie. Un cœur haineux devient le réceptacle de tous les vices : envie, perfidie, cupidité, corruption. La preuve ? Observez les mouvements de libération africains et la déchéance morale de leurs chefs une fois au pouvoir. D’où viennent leur corruption, leur despotisme, leur trahison, sinon de cette haine initiale qui, faute d’ennemi extérieur, se retourne contre leur propre peuple?  

Si vous aspirez vraiment à libérer votre peuple, il faut emprunter une autre voie. Persister à traiter les Blancs de « voleurs », c’est perpétuer la servitude, car cela empêche l’éveil des consciences. Un peuple non éclairé finira par se soulever non seulement contre ses anciens maîtres, mais contre ses nouveaux oppresseurs – au risque d’embraser nations et continents.  

Le chemin vers la liberté commence par un aveu : "Nous avons été conquis." Ce n’est qu’à cette condition que la reconquête mentale pourra s’amorcer, brisant les chaînes de l’asservissement psychique par la connaissance de la vérité. D’où la nécessité d’un dirigeant éclairé, capable de guider son peuple vers la lumière, car lui-même aura été libéré par cette même vérité.  



Marius Yusuf. M. C. Oula

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