Drip, une goutte pour un jeune entrepreneur africain.
Il vivait son conte de fées, quelle belle histoire! Un Sud-Africain noir, originaire du Guettho, qui a créé sa propre marque de baskets, "Drip".
Il était si fier de partager son histoire, de la pauvreté à la gloire, qui ne le serait pas!
L’histoire de Lekau est le rêve de tout jeune entrepreneur africain: atteindre les sommets, gagner de l’argent et se mêler aux célébrités (Casper Nyovest, Black Coffee, pour n’en citer que quelques-uns).
Sa marque de chaussures avait pris un tel essor qu'en quelques années, "Drip" comptait plusieurs magasins à son actif en Afrique du Sud. Tout était beau et motivant pour tout jeune du "township".
La "Rainbow Nation" bien en vue, un jeune homme noir sans diplômes majeurs, du township pouvait le faire, nous en étions fiers, comme le chantait Drale, "from the bottom, we are here" (du bas, nous sommes là), et Fat Joe de dire "I'm on my way up" (Je suis en train de monter).
D’une fulgurante marche ascendante à l’annonce de la liquidation de "Drip"! Cette nouvelle nous a été un choc, et certains disent qu'elle était prévisible (les enfants du guettho ne vont pas loin), d'autres, il n'a pas bien géré son business, et "les experts en affaires" parlent du manque de mentorat, Lekau n’a pas eu de bons conseils. Eh bien, ils sont tous médecins après la mort.
Alors, qu’est-ce qui a causé la chute de "Drip", qui se devait d être une source de fierté nationale compte tenu de l’histoire de la vie de Lekau.
Allons droit au but, je ne serai pas une megére, car il faut être pragmatique dans notre analyse. Quand un jeune entrepreneur noir africain échoue, c’est toute l’Afrique qui a échoué, en tant qu’Africain, c’est mon point de vue. Avec 60% de sa population étant jeune et le développement de tout pays africain qui passe par la création d'entreprises, d'où la promotion des PMEs (petites et moyennes entreprises), on ne peut en aucun cas se réjouir de la liquidation de l'entreprise d'un jeune Africain, notamment dans le secteur de la mode où la concurrence avec les marques internationales est difficile.
Lekau l'a fait, avec "Drip", il a positionné sa marque de chaussures sur le marché local sud-africain, quelle prouesse!
L’État sud-africain devrait-il sauver "Drip" comme Eskom? Ou Patrice Motsepe (le Sud-Africain noir le plus riche) devrait-il le faire comme le suggère Julius Malema ?
Chacun a sa solution mais au final, ce qui est essentiel c'est que "Drip" est un business et pour qu'un business se pérennise, il faut des ventes pour faire du profit, couplées à une bonne gestion d'entreprise; c'est la loi implacable du capitalisme, si vous ne vendez pas, vous fermerez votre entreprise quelle que soit la qualité de votre offre.
"Drip" doit donc payer ses dettes, et, étant donné que les caisses de l'entreprise sont vides, la justice sud-africaine a décidé de liquider l'entreprise, pour ainsi dire, "Drip" ne se vend pas! Diantre, 80% de la population est noire mais Nike, Adidas, Puma, ... font d'énormes profits en Afrique du Sud!
Le jeune noir du guettho n'arrive plus à vendre ses baskets ou une mauvaise gestion de l'entreprise, s'interroge-t-on. On retient la première raison étant donné que la décision de justice de liquidation de "Drip" ne précise nullement un cas de mauvaise gestion mais plutôt un manque de rentabilité, les ventes de "Drip" étant faibles.
Pourquoi les baskets "Drip" ne se vendent pas assez? Parce que très peu de gens les achètent. Donc si l'Etat sud-africain ou Patrice Motsepe décident d'un rachat, le problème des ventes restera entier.
Allons au fond de ce problème qui doit être réglé, car cela établira une jurisprudence pour toutes les PME sud-africaines du secteur de l'habillement, et notamment pour les jeunes entrepreneurs noirs.
Loin de nous toute connotation raciale, mais c'est un constat général dans cette industrie sur le marché sud-africain. Les enseignes locales souffrent, d'où la fermeture de plusieurs de leur magasins. Les Sud-Africains préfèrent ce qui vient d'ailleurs, comme partout en Afrique; voici le problème principal. Ce problème en Afrique du Sud est plus préoccupant compte tenu de la qualité de l’offre locale qui est de niveau international à l’instar des marques étrangères. Alors comment amener les Sud-Africains à consommer localement en dehors de la musique et du football? Le positionnement et l'image de marque (branding) étant donné le comportement des clients, mais est ce que cela va-t-il résoudre le problème? David Tlale nous dira sûrement non, lui qui est sud-africain, qui est l'un des meilleurs designers africains, reconnu internationalement mais a-t-il un gros marché local? Même Pathé O, dont Mandela adorait les chemises, son magasin de Sandton observe t il une ruée?
En Afrique, nous devons consommer africain comme le font nos amis chinois et européens.
L'Africain a développé ce snobisme qui est ridicule où un ministre africain est fier de poster sur les réseaux sociaux ses vêtements et sa voiture de marques occidentales. Si ceux qui sont censés donner l’exemple et servir de modèle de réussite le font, qu’arrivera-t-il au citoyen lambda?
En Afrique, personne n’est choqué de voir un homme politique marxiste porter du Louis Vuitton, car beaucoup veulent en porter. Au lieu de porter un sac Jekill&hide (fabriqué en Afrique du Sud), nos chères dames optent pour le sac Gucci; Alors que peut faire Lekau, dont la marque a été labellisée pour les habitants de "township"? Et ne vous offusquez pas chers amis africains, même aux Etats-Unis c'est pareil, FUBU (For Us By Us) ne se vend pas comme Nike et Adidas chez les noirs.
Le problème c'est donc la couleur de la peau, c'est le noir! C'est pourquoi Steve Biko a parlé de "Conscience Noire", qui est plus que jamais d'actualité car la conscience raciale est inhérente pour les autres races/peuples, et n'est en aucun cas un appel à la haine des autres races ni de ce qu'elles produisent, mais une question de préférence, car "la charité bien ordonnée commence par soi-même".
Un Africain trouvera toutes les excuses pour ne pas soutenir et acheter du "made in Africa" de bonne qualité au détriment d’un produit venu d’ailleurs.
Que pouvons-nous faire? L'Africain aime ce qui vient d'ailleurs, ce qui vient de l'extérieur est forcément bon, on apprécie donc la colonisation et depuis on se réjouit de ces bienfaits; puis "Drip" entre en liquidation comme une goutte d’eau dans l’océan du déclin des PME africaines.
Il était si fier de partager son histoire, de la pauvreté à la gloire, qui ne le serait pas!
L’histoire de Lekau est le rêve de tout jeune entrepreneur africain: atteindre les sommets, gagner de l’argent et se mêler aux célébrités (Casper Nyovest, Black Coffee, pour n’en citer que quelques-uns).
Sa marque de chaussures avait pris un tel essor qu'en quelques années, "Drip" comptait plusieurs magasins à son actif en Afrique du Sud. Tout était beau et motivant pour tout jeune du "township".
La "Rainbow Nation" bien en vue, un jeune homme noir sans diplômes majeurs, du township pouvait le faire, nous en étions fiers, comme le chantait Drale, "from the bottom, we are here" (du bas, nous sommes là), et Fat Joe de dire "I'm on my way up" (Je suis en train de monter).
D’une fulgurante marche ascendante à l’annonce de la liquidation de "Drip"! Cette nouvelle nous a été un choc, et certains disent qu'elle était prévisible (les enfants du guettho ne vont pas loin), d'autres, il n'a pas bien géré son business, et "les experts en affaires" parlent du manque de mentorat, Lekau n’a pas eu de bons conseils. Eh bien, ils sont tous médecins après la mort.
Alors, qu’est-ce qui a causé la chute de "Drip", qui se devait d être une source de fierté nationale compte tenu de l’histoire de la vie de Lekau.
Allons droit au but, je ne serai pas une megére, car il faut être pragmatique dans notre analyse. Quand un jeune entrepreneur noir africain échoue, c’est toute l’Afrique qui a échoué, en tant qu’Africain, c’est mon point de vue. Avec 60% de sa population étant jeune et le développement de tout pays africain qui passe par la création d'entreprises, d'où la promotion des PMEs (petites et moyennes entreprises), on ne peut en aucun cas se réjouir de la liquidation de l'entreprise d'un jeune Africain, notamment dans le secteur de la mode où la concurrence avec les marques internationales est difficile.
Lekau l'a fait, avec "Drip", il a positionné sa marque de chaussures sur le marché local sud-africain, quelle prouesse!
L’État sud-africain devrait-il sauver "Drip" comme Eskom? Ou Patrice Motsepe (le Sud-Africain noir le plus riche) devrait-il le faire comme le suggère Julius Malema ?
Chacun a sa solution mais au final, ce qui est essentiel c'est que "Drip" est un business et pour qu'un business se pérennise, il faut des ventes pour faire du profit, couplées à une bonne gestion d'entreprise; c'est la loi implacable du capitalisme, si vous ne vendez pas, vous fermerez votre entreprise quelle que soit la qualité de votre offre.
"Drip" doit donc payer ses dettes, et, étant donné que les caisses de l'entreprise sont vides, la justice sud-africaine a décidé de liquider l'entreprise, pour ainsi dire, "Drip" ne se vend pas! Diantre, 80% de la population est noire mais Nike, Adidas, Puma, ... font d'énormes profits en Afrique du Sud!
Le jeune noir du guettho n'arrive plus à vendre ses baskets ou une mauvaise gestion de l'entreprise, s'interroge-t-on. On retient la première raison étant donné que la décision de justice de liquidation de "Drip" ne précise nullement un cas de mauvaise gestion mais plutôt un manque de rentabilité, les ventes de "Drip" étant faibles.
Pourquoi les baskets "Drip" ne se vendent pas assez? Parce que très peu de gens les achètent. Donc si l'Etat sud-africain ou Patrice Motsepe décident d'un rachat, le problème des ventes restera entier.
Allons au fond de ce problème qui doit être réglé, car cela établira une jurisprudence pour toutes les PME sud-africaines du secteur de l'habillement, et notamment pour les jeunes entrepreneurs noirs.
Loin de nous toute connotation raciale, mais c'est un constat général dans cette industrie sur le marché sud-africain. Les enseignes locales souffrent, d'où la fermeture de plusieurs de leur magasins. Les Sud-Africains préfèrent ce qui vient d'ailleurs, comme partout en Afrique; voici le problème principal. Ce problème en Afrique du Sud est plus préoccupant compte tenu de la qualité de l’offre locale qui est de niveau international à l’instar des marques étrangères. Alors comment amener les Sud-Africains à consommer localement en dehors de la musique et du football? Le positionnement et l'image de marque (branding) étant donné le comportement des clients, mais est ce que cela va-t-il résoudre le problème? David Tlale nous dira sûrement non, lui qui est sud-africain, qui est l'un des meilleurs designers africains, reconnu internationalement mais a-t-il un gros marché local? Même Pathé O, dont Mandela adorait les chemises, son magasin de Sandton observe t il une ruée?
En Afrique, nous devons consommer africain comme le font nos amis chinois et européens.
L'Africain a développé ce snobisme qui est ridicule où un ministre africain est fier de poster sur les réseaux sociaux ses vêtements et sa voiture de marques occidentales. Si ceux qui sont censés donner l’exemple et servir de modèle de réussite le font, qu’arrivera-t-il au citoyen lambda?
En Afrique, personne n’est choqué de voir un homme politique marxiste porter du Louis Vuitton, car beaucoup veulent en porter. Au lieu de porter un sac Jekill&hide (fabriqué en Afrique du Sud), nos chères dames optent pour le sac Gucci; Alors que peut faire Lekau, dont la marque a été labellisée pour les habitants de "township"? Et ne vous offusquez pas chers amis africains, même aux Etats-Unis c'est pareil, FUBU (For Us By Us) ne se vend pas comme Nike et Adidas chez les noirs.
Le problème c'est donc la couleur de la peau, c'est le noir! C'est pourquoi Steve Biko a parlé de "Conscience Noire", qui est plus que jamais d'actualité car la conscience raciale est inhérente pour les autres races/peuples, et n'est en aucun cas un appel à la haine des autres races ni de ce qu'elles produisent, mais une question de préférence, car "la charité bien ordonnée commence par soi-même".
Un Africain trouvera toutes les excuses pour ne pas soutenir et acheter du "made in Africa" de bonne qualité au détriment d’un produit venu d’ailleurs.
Que pouvons-nous faire? L'Africain aime ce qui vient d'ailleurs, ce qui vient de l'extérieur est forcément bon, on apprécie donc la colonisation et depuis on se réjouit de ces bienfaits; puis "Drip" entre en liquidation comme une goutte d’eau dans l’océan du déclin des PME africaines.
Yusuf Monhaté
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